Bénéficier d’une rente jusqu'à la fin de ses jours ou toucher sa rente en une fois sous la forme d'un capital au moment de la retraite est un dilemme auquel presque tous les futurs retraités sont confrontés.
De nombreuses caisses de pensions incitent les assurés à bénéficier de leur avoir sous la forme d’un capital. Ainsi, elles ne prennent pas le risque de longévité et préservent un rapport démographique entre assurés et pensionnés intéressant.
Par ailleurs, depuis 10 ans, l’inflation est au plus bas. Ainsi, à de rares exceptions, les caisses de pensions suisses n’indexent plus les rentes. Ce phénomène a tendance à pousser également les assurés à demander le capital plutôt que la rente.
Enfin, le capital touché en une fois est fiscalement plus intéressant que la rente, laquelle est imposée à un taux plus important que le capital.
Heureusement oui ! et ces assurés ne sont pas inconscients. Non seulement, le fait de toucher une rente leur garantit un revenu régulier, ce qui n’est pas le cas du capital, mais en plus cela garantit, en cas de décès, un revenu stable au conjoint survivant.
Finalement, toucher un peu des deux, soit, par exemple, 50% de la rente sous forme de capital et l’autre moitié en rente, permet de cumuler les avantages des deux méthodes et d’en limiter les inconvénients. Parmi ces derniers, citons en particulier le plus important, à savoir le risque que l’assuré dilapide son capital rapidement.
C’est ce qui a incité le Conseil fédéral à proposer aux Chambres fédérales une modification légale visan à ne plus permettre aux assurés de retirer leur capital au moment de la retraite.
Si cette mesure alimente les médias, il n’en demeure pas moins qu’il pourrait ne s’agir que d’une mesurette. En effet, cette interdiction ne touchera que la prestation découlant du minimum LPP. Or, aujourd’hui, plus de 60% des travailleurs en Suisse sont assurés dans des caisses de pensions qui prévoient des prestations qui vont au-delà de ce minimum.
Par ailleurs, il sera toujours possible de bénéficier de tout ou partie de son capital pour financer un logement ou rembourser une dette hypothécaire. Enfin, il en va de même pour les assurés qui quittent définitivement la Suisse.
En réalité, comme déjà cité, cette mesure a pour objectif principal d’éviter qu’un assuré ne dilapide son capital dans les années qui suivent son départ à la retraite. Et pour cette raison, il s’agit d’une mesure nécessaire. Cela limitera le nombre de personnes qui feront appel aux prestations complémentaires, voire à l’assistance sociale. En effet, selon une enquête réalisée par la Confédération, près du tiers des personnes retraitées, qui font appel à une telle aide, ont bénéficié de leur prestation de retraite sous forme de capital.
Prochaine étape : Le Conseil national devrait se positionner lors de sa session d'hiver
Rente ou capital ?